2023, une année de jeux

Une nouvelle année se termine, et une nouvelle opportunité de faire le bilan de tout ce temps passé à jouer. J’ai encore compilé (ici) un tas de statistiques sur le temps de jeu, les dépenses, la répartition par plateforme, par mois, et voici les chiffres

  • 1208 heures de jeu (soit environ 23h par semaine)
  • 40 jeux finis (dont 5 DLC, 2 rejoués, sur 59 joués) et 3 abandons
  • 361€ dépensés pour 27 jeux achetés (moyenne 13,4 € par jeu)

La tendance forte de l’année, c’est que j’ai beaucoup pioché dans les abonnements PS Plus (32% des jeux finis) puis Game Pass (22% des jeux finis, merci encore Titelive pour les 3 mois !). Cela se ressent sur les dépenses faibles sur PS5 et PC, et sur l’âge des jeux joués, qui ont été pour la plupart très récents par rapport à mes habitudes précédentes (un tiers des jeux finis date de 2023, seuls 2 sont sortis avant 2020).

C’était volontaire pour rentabiliser mes abonnements, que je ne suis pas sûr de renouveler éternellement, et qui poussent de toute façon à jouer les titres disponibles avant leur retrait des catalogues. J’ai quand même pris le temps de jouer à mes achats, notamment les jeux Switch et Spider-Man 2.

La répartition du temps de jeu par plateforme penche toujours côté console, avec la PS5 qui représente la moitié du temps de jeu, la Switch 20%, bien aidée par la longueur du dernier Zelda, et le PC plafonne à 15%, malgré l’effort de fin d’année sur Game Pass. Le temps sur Android est équivalent, sans surprise grâce à Slay the Spire.

Top 10 des jeux joués en 2023

Hitman Freelancer
Bien mieux qu’une nouvelle map, le mode Freelancer, ajouté gratuitement, tire partie d’une trilogie entière de niveaux, et nous propose de les redécouvrir, contrat après contrat, à la poursuite de cibles aléatoires et surtout, avec un arsenal limité et de vraies conséquences en cas d’échec. On n’a plus les opportunités pré-écrites, speectaculaires et ironiques du jeu de base pour s’approcher des objectifs, on est livré à ses propres moyens, on vise l’efficacité, car on n’a plus le filet de sécurité d’une sauvegarde rapide. On se retrouve d’ailleurs souvent dans des situations très tendues, ce qui oblige à utiliser bien mieux toute l’étendue de notre équipement. Ce n’est clairement pas pour tout le monde, la difficulté requérant déjà une bonne connaissance des mécaniques de jeu et des niveaux, mais c’est le plus beau cadeau que les développeurs pouvaient faire aux fans pour boucler la renaissance de la série. Et pour les néophytes, la trilogie entière a été packagée dans Hitman World of Assassination, c’est toujours aussi excellent et accessible, vous n’avez pas d’excuse.

The Case of the Golden Idol
J’y ai trouvé l’aboutissement du concept introduit par Return of the Obra Dinn, qui m’avait déçu dans son exécution. On enquête sur des morts étranges dans des tableaux figés au moment du décès, et on doit déduire l’identité des protagonistes, et ce qu’il s’est passé. Mais ici, on a affaire à des personnages étoffés, dont on suit les motivations sur des années, les meurtres sont souvent complexes, les énigmes à résoudre changent bien d’une scène à l’autre, et donc on a une expérience rythmée et variée, dans un univers singulier. Les DLC maintiennent l’excellent niveau et la suite récemment annoncée fait donc partie de mes plus grandes attentes.

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom
Tears of the Kingdom a apporté de nombreux changements à Breath of the Wild, un jeu que je respectais sans aimer, pour en faire une expérience captivante et tout aussi inventive. En termes d’atmosphère tout d’abord, Tears of the Kingdom laisse une place plus importante à la narration, et les habitants d’Hyrule sont bien moins empotés et assistés qu’avant. Au lieu de se morfondre sans fin, ils agissent pour la reconstruction, et participent, en nous accompagnant lors des quêtes et des assauts de forts notamment. Ganon et Zelda gagnent aussi de la place dans le scénario, ce qui m’a bien mieux impliqué.
Mais le changement majeur, c’est la refonte de l’économie des combats. Les armes se détruisent toujours aussi rapidement, mais grâce à Amalgame, on peut toujours recréer des armes de niveau équivalent grâce au loot obtenu sur les ennemis tués. Fini l’époque ou l’on évitait soigneusement tout combat dans le monde ouvert pour ne pas gâcher ses bonnes armes. Le jeu est très explicite sur où trouver chaque ressource, et donc il est facile de planifier ses excursions pour atteindre ses objectifs. Les ennemis lâchent des cornes pour les armes, des ongles pour les flèches, flèches qu’on trouve dans les caisses des camps et forts. Les plantes lumineuses se trouvent dans les grottes, qui permettent d’explorer les profondeurs ou se trouvent les bombes et les minerais Zonai. Ces derniers servent de base aux piles qui alimentent les machines nécessaires pour atteindre les iles dans le ciel, qui elles fournissent remèdes contre le miasme et renforcent le pouvoir des sages. Enfin, la plupart du jeu se base toujours sur la carte originelle, avec toujours les temples qui permettent d’augmenter vie et endurance, et quantité de fruits et légumes à cuisiner pour faire face aux conditions naturelles et aux ennemis. Sans parler de schémas de machines cachés dans les profondeurs, les armures souvent cachées dans les grottes, les attributs élémentaux spécifiques à certaines régions, les armures à améliorer en chassant certains ennemis, les donjons et boss plus distincts. Certes, la carte est recyclée, mais il y a bien plus de choses à faire et à voir. Les machines à créer permettent une plus grande richesse d’innovation, sans jamais devenir une obligation laborieuse.

Pentiment
Avant tout, je dois dire que le fait que ce jeu existe m’a sidéré. Qu’un studio établi comme Obsidian puisse sortir une oeuvre aussi décalée, aussi loin des canons esthétiques, des thèmes usuellement explorés, avec ce jeu d’aventure narratif se déroulant dans un village et une abbaye de Bavière au XVIe siècle et parlant de religion et de politique, est une merveilleuse surprise et lueur d’espoir. Le jeu est bien écrit, drôle, stimulant, émouvant, avec des personnages crédibles, des choix petits et grands avec des impacts imprévus (choix si essentiels que je me suis abstenu de regarder en ligne les conséquences avant de les faire), et même si on se retrouve à faire plein d’allers-retours pour simplement discuter avec des personnages, je ne me suis jamais ennuyé.

Tchia
Une déclaration d’amour à un territoire, une culture, un peuple, ceux de la Nouvelle-Calédonie. Tout apparait comme singulièrement authentique dans ce jeu, la géographie de ces magnifiques îles, la mode vestimentaire, la musique, la cuisine, la mythologie, le mélange entre tradition et modernité. Tout cela donne un sentiment de découverte merveilleux à l’aventure (bien aidé par une excellente carte qui ne dit pas exactement ou se trouve Tchia), en plus d’une joie communicative dans les interactions simples proposées : glisser le long des collines, faire des photos, jouer de la musique, se projeter en l’air depuis les cocotiers, naviguer, prendre la forme d’animaux, partir à la recherche de trésors. Certes, il y a aussi toutes ces missions où l’on doit juste éliminer tous les ennemis dans de grandes usines moches, et l’histoire passe du rire au drame (ou même à l’horreur) de façon parfois abrupte, mais le jeu regorge de moments magiques que je n’oublierai pas.

Like A Dragon Ishin
J’avais acheté le jeu d’origine sur PS4 lors de mon voyage au Japon, mais je n’ai jamais eu le courage de le faire en japonais. J’attendais donc sans y croire une localisation qui est enfin arrivée cette année. Et certes le jeu est vieillot par moments, avec des combats pas passionnants, et un monde très rigide, autant il m’a aussi impressionné sur la relecture espiègle d’un moment historique de l’Histoire et sur tous les petits détails de la vie quotidienne de l’époque, retransmis notamment par les quêtes annexes. J’ai aussi trouvé le jeu avec les « interprètes » de la série Yakuza, « recastés » ici, très malin, jouant avec nos attentes. La formule des jeux du studio est certes reprise mais le passage à l’ère de la fin des samouraïs (où du moins l’idée que je m’en fais) la sert d’autant mieux, avec ces nombreux duels et les déclarations enflammées sur l’amitié, l’honneur et l’avenir du pays. Il est d’autant plus drôle de comparer le résultat avec Ghost of Tsushima, dont les combats et l’infiltration m’ont beaucoup plus convaincu, et dont le monde est infiniment plus vaste, mais qui m’a déçu par ses personnages trop binaires et ses décors trop propres, sans vécu.

Chicory
Dans la veine de Wandersong du même développeur, j’y ai retrouvé les mêmes ingrédients, encore raffinés : scénario étonnamment profond et émouvant sur le poids des attentes qu’on se met et la dépression, énigmes à base de pouvoirs constamment enrichis, ici sur le thème de la peinture du décor, et bande-son fantastique. Je n’ai jamais été bon dessinateur, et on traverse la moitié des niveaux en les colorant de manière douteuse, mais le charme du jeu agit parfaitement.

Marvel’s Spider-Man 2
Le AAA made in Sony, spectaculaire, avec une large place accordée au narratif et des combats et de l’infiltration à la manière des Batman de Rocksteady. J’ai particulièrement apprécié les ailes qui permettent de planer entre les immeubles de ce bluffant New York, mais aussi la place accordée au quotidien des héros, leurs problèmes de couple, leurs doutes. La partition à deux héros fonctionne à merveille, alors que je n’avais pas adoré Miles dans son épisode. Pas super fan du grand méchant ici non plus, ni du côté Symbiote, mais le rythme est là, les quêtes annexes sont plus étoffées (mention spéciale à celle du musée de la culture avec Miles) et les personnages principaux convainquent. Toujours la meilleure incarnation du modèle Ubi.

Inscryption
Ayant joué les deux précédents titres de Daniel Mullins, je savais qu’il fallait s’attendre à des surprises avec ce jeu acclamé. J’étais aussi curieux de me pencher sur un deckbuilder, car malgré mes centaines d’heures passées sur Slay the Spire, je n’ai pas une grande expérience du genre. J’ai directement été happé par l’atmosphère sombre, mystérieuse, pesante, de la cabane de Leshy, et été avide d’apprendre toutes les nombreuses mécaniques introduites régulièrement (les emblèmes, les totems, les accessoires, les améliorations, les différentes ressources) sans parler des secrets qui se dévoilent au fur et à mesure. J’ai pas mal lutté (notamment parce qu’il n’est pas possible de refuser des cartes) et que j’hésitais trop à utiliser certains outils, mais au final je suis tombé sur une carte et des synergies bien éclatées qui m’ont permis de progressé. Petit blocage sur une section suivante ou le jeu nous demande de construire un deck à partir de toutes nos cartes (plutôt que de seulement décider d’ajouter ou non telle ou telle carte au fur et à mesure), ce qui m’intimide toujours un peu, puis j’ai réussi à en voir la fin. Juste un peu déçu que l’histoire m’ait perdu en cours de route dans différents niveaux de réalité (et puis s’il faut se coltiner des heures de vidéos Youtube pour avoir le fin mot de l’histoire, non merci), mais j’ai tout de même apprécié de résoudre les problèmes fréquemment renouvelés que pose le jeu.

Cine2Nerdle
Un jeu de trivia sur le cinéma, qui demande de grouper par quatre des éléments de films (parties de titre, acteurs, réalisateurs, thèmes, etc). C’est juste assez difficile pour faire réfléchir, et assez facile pour ne pas être frustrant. Pour moi qui ne vais quasiment plus au cinéma (plus dur avec un enfant), ça me permet de me remémorer des bons films et parfois me donner des idées. Un parfait passe-temps quand on a deux minutes sur son téléphone, pour changer de Slay the Spire.

Mentions honorables : Jusant, Lost Judgment et son DLC The Kaito Files, Chants of Sennaar, Cocoon, A Plague Tale Requiem, Demon’s Souls, In Other Waters, If Found…

Ajouté sur ma wishlist cette année : Baldur’s Gate 3, Alan Wake 2, Cobalt Core, Shadows of Doubt, Shadows of Loathing, the Roottrees Are Dead, Slay the Princess, A Highland Song, Saltsea Chronicles, The Cosmic Wheel Sisterhood, The Wreck

Attendus pour 2024 : Hollow Knight Silksong, Citizen Sleeper 2: Starward Vector, Skin Deep, Old Skies, The Rise of the Golden Idol, Rise of the Ronin, Vampire: the Masquerade Bloodlines 2, S.T.A.L.K.E.R. 2

Jeux de mon backlog à jouer en 2024 : Neon White, Returnal, Sekiro: Shadows Die Twice, Cyberpunk 2077, Metroid Prime Remastered, Teardown, Gamedec, Heat Signature, Rollerdrome, Hi-Fi-Rush, Sherlock Holmes: Chapter One, Pyre

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