Top et récompenses 2019

Suite à mon récapitulatif de mes habitudes de jeu et d’achat sur 2019, je reviens partager les jeux qui m’ont marqué pendant l’année, sous la forme d’un top 10 et de récompenses plus ou moins insolites.

Top 10

observer

10 – Observer (PS4)

Un jeu narratif abouti, où l’on joue un détective dans un univers cyberpunk. Pas beaucoup de mécaniques de gameplay, mais une ambiance très soignée, un immeuble décrépi et poisseux, envahi par une technologie lo-fi à la Blade Runner, qui véhicule nombre d’histoires touchantes et de moments surréalistes cauchemardesques.

westerado

9 – Westerado: Double Barreled (PC)

Un western indé en monde ouvert, avec un sens de l’humour inégal et beaucoup de pixels, la recette ne devrait pas marcher, et pourtant… Le jeu est rempli de petites quêtes qui apportent un sentiment de renouveau et de liberté constant (vol de bétail, défense de diligence, négociations avec les Indiens, chasser les primes, explorer les mines désaffectées, duel dans un cimetière, etc). Tout est très simple, du système de combat en 2D de côté aux caricatures de personnages et de films qui peuplent les niveaux, mais voir un si petit jeu accomplir autant avec si peu est enthousiasmant, on ne peut s’empêcher d’avoir le sourire tout du long.

fortune499

8 – Fortune-499 (PC)

Un autre indé plein de pixels qui ne paie pas de mine, cette fois un mélange d’un RPG avec un deckbuilder sur fond d’OPA hostile. Les graphismes sont simplistes au possible, mais la palette pastel et les portraits soignés sont très mignons. Les mécaniques sont d’abord très simples (on tire des cartes pour influencer un jeu de chifoumi) mais s complexifient progressivement au fil du jeu. Le script est mordant dans sa présentation d’une jeune sorcière luttant avec des problèmes au travail et aux prises avec des soucis d’estime de soi et d’accomplissement. Et la musique chiptune est nickel aussi.

nightfullmoon

7 – Night of the Full Moon (Android)

Un autre deckbuilder, sur smartphone cette fois, mon jeu le plus addictif de l’année. C’est très proche de Slay the Spire. J’y ai d’ailleurs joué faite de pouvoir jouer à ce dernier, et maintenant que c’est fait, je pense que je le préfère (même si j’ai sans doute fait qu’effleurer StS pour le moment)!
On gère son deck en fonction des forces et faiblesses de notre classe de personnage, et on fait du mieux qu’on peut en fonction des tirages. Le design est mignon, on est plus libre de sa progression au sein d’un run, et on arrive aisément à déchaîner des torrents de cartes en fin de partie, ce qui est assez jouissif. L’écriture est parfois incompréhensible mais ce n’est pas gênant. En tout cas, ça ne m’a pas empêché d’y jouer fiévreusement sur mon lieu de travail…

zelda

6 – The Legend of Zelda: Breath of the Wild

Je m’autorise une exception pour un jeu que je n’ai pas terminé, mais dont je pense avoir vu une bonne portion (l’Est d’Hyrule pour faire simple). Et pour couronner cela, j’ai pas mal de réserves envers ce jeu. Principalement sa narration, avec ce Link transparent et ses personnages infantiles. Mais le jeu est ouvert comme peu d’autres. C’est un jeu d’errance, ou l’on avance où bon nous semble et il y a une surprise qui nous attend, un lieu unique avec un gimmick de gameplay, et l’on se sent malin de l’avoir trouvé et de relever le challenge ouvert requérant une utilisation maline de ses pouvoirs ou de son inventaire. La structure finit par être répétitive, et il est tentant de seulement rusher les tours et les temples, mais leur variété rattrape souvent le coup. J’ai pas mal exploré, mais même en passant à côté de plein de secrets, j’arrive toujours à trouver un nouveau truc intéressant en me baladant.

bloodborne

5 – Bloodborne & The Old Hunters

Un des monstres de mon backlog, qui m’a nargué des années durant. Je suis bien content d’avoir passé l’obstacle que représente le premier niveau (qui empêche de surcroît de leveller) pour en voir la fin et obtenir le platine. La hype avait raison : le monde de Yharnam est délicieusement dégoûtant et ahurissant, les combats sont rapides et tendus et euphorisants, et leveller ses armes et son personnage aide à passer bien des difficultés. Je n’aime pas trop l’histoire cantonnée aux descriptions d’objets, mais c’est plus explicite que je ne le craignais. Mon seul regret, c’est la nécessité (à mon niveau du moins) d’aggro les ennemis un à un. C’est dans le thème, mais ça pèse un peu.

spiderman

4 – Marvel’s Spider-Man

Un jeu de super-héros jouissif et qui n’oublie pas de soigner ses personnages. Voltiger entre les buildings était grisant, les combats inspirés des Batman Arkham étaient encore plus fluides et spectaculaires, et les blagues fusaient au moins aussi vite.

prey

3 – Prey: Mooncrash

Un mélange génial de roguelike et d’immersive sim, il a apporté un concept de classes personnages à Prey pour forcer les joueurs à résoudre des problèmes émergeant de façon procédurale, avec des moyens limités, en nous gardant sur le qui-vive tout du long avec la difficulté pontant en temps réel, alors qu’on apprivoise les niveaux toujours aussi inspirés d’Arkane. L’intégration de la narration à des objectifs laissés à la discrétion du joueur mais bien rythmés par un déverrouillage graduel, achève de maintenir la motivation au fil des runs. J’ai tellement aimé le jeu que j’ai fini par rejouer deux fois au jeu d’origine une fois ce DLC essoré.

heaven's vault

2 – Heaven’s Vault

Un petit jeu d’archéologie spatiale qui introduit une mécanique de traduction géniale. On déchiffre les écrits des Anciens en déduisant le sens de différents symboles et en en tirant un dictionnaire et une grammaire au fil de l’histoire.
C’est si novateur et stimulant de procéder à ces déductions et d’être récompensé avec du sens, une histoire qui vient enrichir et orienter le scénario. Le jeu est assez fauché mais le langage créé, le puzzle que la traduction représente et son intégration experte m’ont ébahi.

outerwilds

1 – Outer Wilds

Un jeu d’exploration spatiale qui m’a mis des étoiles dans les yeux. Il me permet de réaliser un rêve de gosse, celui d’être un astronaute à la découverte des secrets de l’univers. Tout est ouvert dès le départ, et chaque recoin du système solaire regorge de surprises. Le jeu boucle toutes les 22 minutes, mais au lieu d’être frustrant, cela donne un cadre pour explorer un à un chaque indice trouvé au fil de nos périlleuses pérégrinations, flirtant avec la gravité à bord de notre vaisseau ou testant les limites d’oxygène ou de carburant de notre combinaison. On se retrouve alors plongé dans un univers entier de mystères et d’histoires personnelles qui attise notre curiosité et nous mène de révélations en révélations. Chacune d’elle est une idée qui ouvre de nouvelles portes, de manière plus élégante que n’importe quel Metroidvania. On apprend quoi faire, ou, quand et comment, et pourquoi. Tout cela dans un univers mignon baigné de musique folk et de marshmallows autour du feu de camp qui donne une âme à cet univers sur le point de mourir. Mon jeu préféré de l’année.

Récompenses

Meilleur jeu – Outer Wilds

Plus vieux jeu joué – Half Life 2
Presque 15 ans après, il n’a pas trop vieilli. Un classique qui n’a pas usurpé son titre, où les idées fusent et sont bien exploitées. Il manque le top à cause de ses personnages en retrait.

Meilleure surprise – Fortune 499
J’ai gagné ce jeu dans un concours, sans m’attendre à grand chose, et j’ai eu un jeu très soigné sur tous les fronts, du gameplay inventif à l’écriture mordante.
Runner up – Westerado: Double Barreled

Meilleur jeu-service – Hitman 2
Pas une surprise, mais Hitman 2 a une nouvelle fois reçu quantité de mises à jour au fil de l’année, avec de nouveaux contrats, armes et costumes, en plus de deux niveaux en DLC.

Meilleur DLC – Prey Mooncrash
Mooncrash réinvente le jeu de base et le renforce. C’est le meilleur type de DLC, pas seulement plus, mais complémentaire, jouant sur la formule en enrichissant l’univers. Dommage qu’il se soit apparemment planté commercialement, mais on aura peut-être une suite spirituelle avec Deathloop.

Meilleure arme – Le gravity gun d’Half Life 2
Le gravity gun est la raison d’être d’Half Life 2, et ce pourquoi il est toujours fun à présent. Il est versatile et jouissif, dommage qu’il n’ait pas plus inspiré la concurrence depuis.
Runner up: La voiture de Mad Max, le Magnum Opus

Meilleure performance – Rutger Hauer dans Observer
Dès le monologue d’introduction, Rutger Hauer nous fait croire à cet univers cyberpunk, en l’ancrant non pas dans les détails techniques, mais dans son côté humain, fatigué, plein de regrets.
Runner up: Melina Juergens dans Hellblade: Senua’s Sacrifice

Meilleur boss – Bloodborne & The Old Hunters
Par leur design et le challenge qu’ils proposent, les boss de Bloodborne sont à couper le souffle. Ils sont dégoûtants et terrifiants, et on apprend à les connaître de très près. Cleric Beast et Father Gascoigne sont une introduction mémorable, Blood Starved Beast m’a littéralement appris à jouer, et Master Logarius et Lady Maria ont leur place au panthéon des meilleurs boss.
Runner up: les niveaux musicaux de Rayman Legends et la bible dans Heaven’s Vault

Meilleure bande-son – The Banner Saga (bande originale) & Mafia III (compilation)
Austin Wintory a réalisé une de ses meilleures bandes-sons avec The Banner saga, et ce n’est pas rien de le dire. L’univers est rendu beau et tragique, et l’on y est transporté directement. De l’autre côté, Mafia III compile un best of magistral des années 60, du rock à la soul en passant par la country, et chaque piste est un régal que l’on fredonne en jouant (quand on ne chante pas les paroles à tue-tête).
Runner up: Return of the Obra Dinn

Meilleur blockbuster – Marvel’s Spider-Man
Toutes les actions sont possibles dans ce Spider-Man, et toutes exécutées avec grâce et charme. On virevolte entre les buildings, on cabriole entre les ennemis avec style et humour. La formule Ubi est transcendée par une qualité d’exécution rare.

Meilleur plaisir coupable – Mad Max
La formule Ubi à nouveau, moins polie mais dans un univers post apocalyptique de rouille et de sable diablement accrocheur. Le plaisir de la balade et de la conquête méthodique du monde, à coups de harpons, d’explosions et de gnons.
Runner up: Mafia III

Plus grande déception – Return of the Obra Dinn
Grand fan de Papers, Please et des jeux d’énigme/enquête, j’étais persuadé que ce jeu encensé par toute la critique me comblerait. Pas de bol, j’ai été bien peu motivé à trouver le nom de chacun des passagers du navire quand l’histoire était platement révélée par le jeu, et l’investigation est parfois rendue pénible par la gestion des informations et des scènes d’enquête.
Runner up: la performance de XCOM 2 à la limite du tolérable sur PS4

Jeu le plus surestimé – NieR Automata
Je vois en partie ce que les gens lui trouvent (robots mignons, bon rythme, idées loufoques), mais j’ai trouvé ça léger côté système de combat, charme des personnages et présentation du scénario.
Runner up: Vanquish

Jeu le plus drôle – The Darkside Detective
C’est mignon et bourré d’humour absurde et référentiel, on a le sourire du début à la fin
Runner up: Guildmaster Story (plus sarcastique et grinçant)

Meilleur niveau – Les planètes d’Outer Wilds
Le jeu tout entier est un puzzle interconnecté, chaque recoin de chaque planète recèlant une idée de gameplay, un indice narratif, pointant vers un autre bout du système solaire et élargissant notre compréhension du monde en même temps que notre vocabulaire interactif. Le jeu regorge de lieux spectaculaires qui viennent remettre en question nos préjugés sur ce qu’il est possible de jouer, a fortiori dans un jeu indépendant.
Runner up: le couloir de P.T.

Meilleure mécanique de jeu – Le système de traduction d’Heaven’s Vault
Unique, maline et élégante, elle fait reconsidérer le sens de tout le langage, et nous pousse à chercher ce qui nous rassemble dans une humanité.
Runner up: la minute de boucle de Minit

Moments les plus grisants – Outer Wilds
J’adore qu’un jeu me fasse me sentir intelligent, et celui-ci y arrive comme peu avant lui, The Witness pour le dernier en date, tout en étant moins mécanique grâce à une intégration narrative de chaque instant.
Runner up: débloquer un raccourci dans Bloodborne

Moments les plus affolants – XCOM 2: War of the Chosen
Ce jeu est à son essence un simulateur de chaos : chaque tour fait pleuvoir sur le joueur son lot de complications inattendues, qui force à adapter ses tactiques à la volée, fait de chaque instant un moment de tension insoutenable, et nous rapproche de nos soldats, qui deviennent des héros glorieux ou tragiques.
Runner up: Bloodborne, à chaque tournant

Meilleur script – The Invisible Hours
Il s’agit plus d’une récompense pour un script malin, puisque les personnages ne m’ont pas réellement touchés, mais le scénario est plein de surprises et présenté de façons très ingénieuse. Les événements se déroulent simultanément et raccrocher les différentes pièces du puzzle et les motivations de chacun est passionnant.
Runner up: la timeline étonnamment élaborée de Steins;Gate

Meilleure protagoniste – Senua et ses voix intérieures
La maladie mentale de Senua en fait immédiatement un personnage unique, et la façon dont le jeu met cela en scène, avec ces voix commentant chaque action, parfois encourageantes, souvent cruelles, rend l’expérience de jeu sensorielle très intense et inoubliable.
Runner up: Nour d’Enterre-moi, mon amour

Meilleur ennemi – Remy Duvall de Mafia III
Remy Duvall est tout d’abord un simple présentateur radio, qui parle entre les chansons country. Puis, on apprend à le connaître, poussant ses opinions nationalistes et sa nostalgie des valeurs d’antan. Il semble être la face honorable d’une droite conservatrice, semblant se distancer du Ku Klux Klan et des opinions les plus extrêmes. Mais on sent bien le racisme poindre sous la façade mielleuse, et il sert merveilleusement à dépeindre ce versant de l’histoire américaine. Mais ce n’est pas tout, car après avoir subi ces prêches plusieurs heures durant en fond sonore, le jeu révèle ses connexions avec la mafia et sa participation active au KKK, et c’est donc avec bonheur que l’on mène notre personnage Lincoln Clay lyncher ce salaud. Le personnage montre bien à quel point le racisme est répandu, et s’avance parfois masqué. Il bénéficie d’une interprétation géniale de Nolan North et d’avoir été parfaitement intégré dans l’univers du jeu, donnant à la mission un enjeu rare.
Runner up: Le grand méchant de Marvel’s Spider-Man

Meilleur sidekick – Chumbucket de Mad Max
J’ai d’abord détesté ce quasimodo mécano, mais il apporte une touche d’humour et de folie particulièrement bienvenue, et permet d’en apprendre plus sur l’univers sans se coltiner d’énièmes audiologs.
Runner up: Père James de Mafia III, qui humanise énormément le héros et le jeu

Jeu le plus beau – Trop de vainqueurs à départager cette année : les visages de Hellblade sont bluffants, les pixels de Westerado sont expressifs, Spider-Man décroche la mâchoire, le design de Bloodborne est sans égal, The Banner Saga, Rayman Legends et Guacamelee! ressemblent à des dessins (très bien) animés, Abzû est un feu d’artifice permanent, Observer fourmille de détails, etc. Pas besoin de nouvelles consoles, seulement de temps pour parcourir tous les magnifiques univers déjà à portée de manette.

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